Aux États-Unis, Altria perd confiance en Juul
Le groupe Altria, fabricant des cigarettes Marlboro, possède depuis 2018 35 % des parts de la société Juul. L’objectif de la compagnie était de se placer alors sur le marché de la vape en pleine croissance. Depuis, les nombreux déboires connus par Juul en 2019 ont incité le cigarettier à réduire la voilure.
Année noire pour la vape aux États-Unis, 2019 a marqué un coup d’arrêt pour Juul, le leader incontesté du marché. L’action de la marque a fortement chuté suite aux scandales des maladies pulmonaires et du vapotage des mineurs. En décembre dernier, la compagnie prévoyait le licenciement prochain de 500 salariés.
Des actions judiciaires sont en cours contre Juul, accusé d’être responsable de l’épidémie de vape chez les jeunes. Altria en est arrivé à craindre pour son investissement. Une dépréciation de la valeur de Juul a été annoncée à 4,1 milliards de dollars (contre 12,8 milliards en 2018).
Un accord revu à la baisse
Le groupe Altria vient également de révéler que Juul ne contribuerait pas à ses bénéfices jusqu’en 2022. Face à ces mauvais chiffres, la multinationale a diminué d’un pour-cent les bénéfices prévus pour cette période.
Il est certain que le géant américain n’imaginait pas pareil revers de fortune pour Juul. Son image publique est notamment devenue désastreuse depuis des mois. Le directeur général d’Altria, Howard William, s’est présenté comme « très déçu » par Juul. En conséquence, l’accord entre les deux sociétés a été modifié.
Altria ne fournira plus à Juul ses services de vente et de distribution. Plus inquiétant pour Juul, le groupe Altria pourrait se lancer dans la fabrication de ses propres e-cigarettes ! Cette possibilité surviendrait uniquement en cas de chute majeure de la valeur de Juul, à 1,28 milliard de dollars.