La vape serait mauvaise pour le cœur… Vraiment ?
Bryan Brandenburg
Depuis leur mise sur le marché, les différents produits de vape ont subi de nombreuses controverses. Certains craignent les effets nocifs sur la santé alors que pour les adeptes de la vape, cette pratique est indéniablement plus sûre que la consommation de tabac. Même les résultats des expériences scientifiques semblent diverger et la dernière étude parue dans la revue Journal of the American College of Cardiology montre que les cigarettes électroniques ont un impact négatif sur le cœur.
Le Journal of the American College of Cardiology a excellente réputation après de la communauté scientifique et ses articles font référence dans le domaine de la cardiologie. Toute publication est soumise, avant parution, à l’avis d’un conseil constitué de spécialistes de la discipline. Aussi, il est difficile de mettre en cause les résultats de l’étude menée par Pr Joseph Wu.
Ces expériences montrent clairement que les e-liquides induisent des dommages au niveau de cellules épithéliales. Ces cellules constituent le revêtement des vaisseaux sanguins et elles jouent un rôle essentiel pour réguler la pression artérielle. Le menthol et la cannelle auraient un effet particulièrement agressif sur ces cellules. En cas de dysfonctionnement, des maladies cardiovasculaires graves peuvent apparaître.
Une méthodologie soumise à discussion
En décortiquant la méthodologie utilisée par le Pr Joseph Wu, il s’avère que des cellules épithéliales issues de cellules souches ont été mises directement en contact avec différents e-liquides. Des expériences semblables ont été menées en utilisant du sérum prélevé sur des volontaires consommateurs de e-cigarettes.
L’étude a montré que les cellules épithéliales exposées aux e-liquides se dégradent rapidement et les cellules en présence de sérum extrait du sang des vapoteurs présentent une plus forte teneur en DRO. Ces dérivés réactifs de l’oxygène sont très connus pour induire des désordres fonctionnels au niveau des cellules. En particulier, les DRO peuvent perturber la réplication de l’ADN et induire l’oxydation des protéines et des lipides. Ces modifications ont des effets néfastes pour la cellule. Néanmoins, cette étude a montré que le sérum des vapoteurs n’induit pas de dégradations des cellules épithéliales.
Il est important de relativiser les résultats de cette expérience. Les chercheurs impliqués dans cette étude n’ont pas fait de contrôle en utilisant le sérum de non-vapoteurs. Or, il est connu que de nombreux facteurs comme le stress, l’alcool, le tabac, la pollution peuvent induire une augmentation de la quantité de DRO dans les cellules. Il aurait donc été essentiel de réaliser les expériences avec du sérum d’un groupe témoin ne vapotant pas. Les résultats obtenus avec les e-liquides sont également discutables. En effet, les expériences ont été menées in vitro. Or, les cellules épithéliales d’un vapoteur ne sont jamais exposées directement aux e-liquides. Ainsi, cette étude ne reflète pas la vérité des usagers de e-cigarettes.
