Les filtres des cigarettes : un pur produit marketing selon une étude récente

Pendant de nombreuses années, les filtres des cigarettes ont été considérés comme une défense efficace contre les produits les plus toxiques du tabac. Or, une étude récente vient de montrer que ces filtres n’ont aucune fonction protectrice. De plus, leurs compositions chimiques les rendent très nocifs pour l’environnement.

Aujourd’hui, tous les adeptes du tabac savent que fumer nuit à la santé, mais le filtre a toujours été perçu comme un rempart pour atténuer les effets nocifs du tabac. Or, un article paru dans le British Medical Journal vient de démontrer que le filtre n’avait aucun effet positif sur la santé du fumeur. Le responsable de cette étude, Thomas Novotny souhaite que les gouvernements prennent les mesures pour limiter voire interdire la commercialisation des cigarettes à filtre.

Le cardiologue français Daniel Thomas a une opinion très similaire. Selon ce professeur, une cigarette est dangereuse avec ou sans filtre. L’apparition d’un cancer est liée à la combinaison de mécanismes biologiques complexes et à partir de 5 cigarettes par jour, le nombre supplémentaire de cigarettes fumées n’a au final que peu d’incidence sur le développement d’une tumeur maligne.

Des filtres inutiles et des tests faussés par les cigarettiers.

Apparu dans les années 50, ce petit bout de coton aurait servi d’instrument marketing aux géants du tabac. Cette « innovation » avait pour objectif de calmer certains organismes de santé inquiets des dangers de la cigarette. Aujourd’hui encore, la firme British American Tobacco (BAT) vante les mérites du filtre sur son site web sans toutefois minimiser les dangers du tabac. Selon ce géant du tabac, « la fumée est canalisée par le filtre ».

Les filtres des cigarettes ont déjà fait l’objet de vivres critiques. En 2018, le Comité national contre le tabagisme (CNCT) avait mis en doute la fiabilité des tests sur les filtres. Des trous microscopiques à la surface des filtres permettaient de réduire les taux de produits toxiques mesurés. Ces études avaient été réalisées par quatre fabricants de cigarettes.

Le président du CNCT avait d’ailleurs eu une réaction très virulente envers les cigarettiers. Selon le Pr Yves Martinet, le taux de nicotine ingéré par les fumeurs serait 5 fois supérieur à la quantité indiquée par les fabricants et dans le cas du goudron, le taux serait 2 à 10 fois plus élevé.