Plus d’un tiers des français continue de fumer
La Journée Mondiale sans Tabac a lieu le 31 mai 2024. A cette occasion, Santé publique France publie les résultats de son baromètre 2016. Cette enquête a été conduite en France auprès de 15 000 personnes âgées de 15 à 75 ans. Elle souligne un tabagisme élevé et en augmentation parmi les classes sociales les plus défavorisées.
Plus du tiers de la population adulte (34,5%) fumait l’an dernier, dont près de 29% quotidiennement. Ces chiffres sont relativement stables depuis 2010. Ils avaient subi une hausse de plus de 2 points entre 2005 et 2010. Le tabagisme quotidien a baissé chez les hommes de 25-34 ans et les femmes de 15-24 ans entre 2010 et 2016. Malgré ces baisses ponctuelles, les chiffres français restent bien plus hauts que d’autres pays développés. Aussi, aux Etats-Unis et en Australie, les fumeurs représentent seulement 15% de la population adulte.
Par ailleurs, le tabac devient un réel marqueur social. L’étude révèle ainsi une augmentation générale du nombre de fumeurs parmi les individus à faibles revenus ainsi que parmi les personnes sans diplôme. Pour les personnes sans diplôme, on passe de 34 à 39 % de prévalence. On passe de 35,2 à 37,5% chez les individus à faibles revenus. A l’inverse, la prévalence a baissé de 23 à 21 % chez les personnes ayant un diplôme supérieur au baccalauréat. Et de 23,5 % à 21 % pour les revenus les plus élevés.
Pour Viêt Nguyen-Thanh, la responsable de l’unité « addictions » de Santé publique France, « le problème a été pris à bras-le-corps par les autorités sanitaires seulement depuis 2014 ».
De nombreuses mesures du Programme national de réduction du tabagisme – augmentation du remboursement des substituts nicotiniques, campagne ‘Moi(s) sans tabac’ et le conditionnement neutre – n’ont pas encore porté leurs fruits. Leur efficacité ne pourra donc être mesurée que lors du prochain baromètre.
Autre point marquant de ce rapport : la baisse du vapotage. Il est passé de 5,9% en 2014 à 3,3% en 2016. En dépit de cette diminution globale, le vapotage quotidien a peu baissé. Le Baromètre montre que 41,2 % des vapoteurs quotidiens en 2016 avaient complètement arrêté la cigarette. Soit une proportion en nette augmentation par rapport à 2014.
Une méfiance vis-à-vis de la vape
Malheureusement, Viêt Nguyen-Thanh contribue à la méfiance générale des autorités de santé envers la vape. Elle évoque ainsi « beaucoup de controverses scientifiques concernant l’efficacité de l’e-cigarette pour arrêter de fumer ». Pourtant, elle indique clairement qu’à ce stade, « il n’y a pas de preuve formelle de la dangerosité des produits ».
Le professeur Dautzenberg interrogé par France Info suite à la publication de ce rapport est très clair.
« il n’y a pas photo. aucune étude ne montre qu’il y a pour la cigarette électronique une toxicité qui s’approche de celle de la fumée de tabac ».