Le « docteur Nicotine » défendu par ses patients atteints de Parkinson
- La Redaction
- 5 octobre 2024
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Très à l’écoute de ses patients et particulièrement soucieux de leur bien-être, le Docteur Gabriel Villafane a malgré tout été licencié. Il exerçait au centre hospitalier Henri Mondor de Créteil. Les raisons ? Un positionnement professionnel inadapté au sein du service.
En effet, le médecin avait pour habitude de prescrire des patchs de nicotine aux malades souffrant de Parkinson. Elle servait en complément de leur traitement, dans le but d’apaiser la douleur et de les aider à supporter les symptômes moteurs. Tremblement de repos, rigidité des muscles, lenteur du mouvement ou encore posture instable… Les personnes atteintes par cette maladie neuro-dégénérative savent à quel point il est fondamental de trouver un moyen pour soulager ces troubles.
Pour en arriver là, le Docteur Villafane a entrepris un premier test clinique en 2000 qui s’est avéré concluant. Puis, en 2013, une seconde étude a été menée mais les résultats ont été plus nuancés. Selon le médecin, c’est simplement parce que son effet placebo n’a pas été contrôlé. Néanmoins, l’hôpital en conclue que cette pratique n’apporte aucun bénéfice aux patients. Il lui adresse alors une lettre de licenciement en date du 26 juin 2024, portant la mention « prescription de nicotine non réglementaire« .
Un véritable drame pour ses patients
Or, le Docteur Villafane était le seul à prescrire ce type de médicament en France. Bien entendu, en prenant soin de tester les dosages adéquates pour chacun. D’ailleurs, la nicotine n’est pas forcément néfaste pour la santé. Les personnes atteintes de Parkinson le savent bien. Cette molécule est notamment très efficace pour atténuer la douleur et réduire la quantité de comprimés.
La rumeur qu’un médecin parisien prescrit des patchs de nicotine à ses patients depuis une dizaine d’années s’est progressivement répandue. Les malades n’hésitaient pas à parcourir des centaines de kilomètres afin d’en bénéficier. Certains venaient même de l’étranger et ce, depuis plusieurs années !
l’hôpital Henri Mondor à Créteil
Spécialisé dans la maladie de Parkinson, le praticien était surnommé à juste titre le « docteur Nicotine ». Maintenant qu’il n’exerce plus, les malades ne savent plus vers qui se tourner. Ils disent se sentir totalement démunis et incompris de la sphère médicale. Ses patients sont nombreux à se déplacer à l’hôpital pour le remercier avec des fleurs. Les bouquets arrivent chaque jour à l’hôpital. Tous sont destinés au spécialiste de la maladie de Parkinson. Le centre hospitalier Henri Mondor a confirmé que des rendez-vous ont été proposés aux patients auprès des confrères du Docteur Gabriel Villafane.