La Juul aide-t-elle au sevrage tabagique ?
- Jean-Pascal
- 18 avril 2019
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Aux États-Unis, le débat fait toujours rage quant aux vertus et aux risques de la Juul. Devenue leader du marché de la vape, cette cigarette électronique était encore récemment dans le viseur de la FDA. Une étude indépendante (financée par l’entreprise) tend à démontrer qu’elle peut constituer un substitut nicotinique efficace. Pourtant, des doutes subsistent encore.
La Juul permet-elle aux fumeurs de réduire sensiblement leur consommation tabagique ? La compagnie a sponsorisé une étude externe afin de clarifier cette question. Les premiers résultats rendus publics semblent aller dans ce sens. Une diminution de la consommation de tabac a été observée chez de nombreux vapoteurs.
Le sociologue Neil McKeganey, principal auteur de l’étude, s’est entretenu avec le site américain Business Insider. D’après lui, entre 30 et 40 % des utilisateurs de la Juul ont arrêté le tabac après 90 jours. Il s’agirait ainsi d’un exemple probant de sevrage tabagique obtenu à l’aide de ce dispositif.
Des résultats accueillis avec réserve
Néanmoins, des voix discordantes n’ont pas tardé à s’élever pour remettre en cause ces conclusions. Tout d’abord, l’étude n’a bénéficié d’aucun suivi clinique. Elle s’apparente à un sondage auquel ont répondu volontairement 8000 vapoteurs. L’exactitude de leurs déclarations n’a par conséquent pas pu être vérifiée.
Neil McKeganey est également connu pour avoir réalisé par le passé plusieurs études favorables pour le compte du Big Tobacco. Or, Juul a récemment vu le géant Marlboro acquérir 35 % des parts de la start-up. Dès lors, peut-on parler d’une étude parfaitement indépendante et objective ?
Plusieurs chercheurs, dont Robert Jackler de l’université de Stanford, ont manifesté leur scepticisme quant au bien-fondé de l’étude. Celle-ci a été publiée dans une revue jugée peu sérieuse et ne compte aucune preuve scientifique. Enfin, le risque de double usage (Juul et cigarettes) apparaît comme problématique.