USA : à Dayton, vaper ou travailler, il faut choisir !
Dans l’Ohio, une ville se démarque des autres vis à vis des fumeurs et des vapoteurs. Qu’ils soient adeptes du tabac ou de la cigarette électronique, qu’importe, se faire embaucher à Dayton est tout simplement impensable.
Peuplée de 141 527 habitants au dernier recensement en 2010, Dayton est en apparence une municipalité comme les autres… à l’exception près que depuis le 15 juillet, les personnes qui consomment de la nicotine se voient purement et simplement refuser leur candidature. Et les vapoteurs n’échappent pas à la règle.
Pour justifier cette mesure drastique, un responsable des ressources humaines explique que plusieurs études ont été menées en ce sens et confirment que les employés qui fument sont moins productifs que leurs collègues non-fumeurs. N’en déplaisent à ceux qui sont persuadés que la nicotine améliore leur efficacité, car entre les pauses cigarettes à répétition et les arrêts de travail qui s’accumulent, recruter un fumeur représente un coût supplémentaire de 6 000 dollars par an en moyenne.
Vaper ou fumer, aucune différence à Dayton
Si la décision est loin de satisfaire tout le monde, aucune distinction n’est faite entre vaper et fumer. Pourtant, l’Organisation mondiale de la santé a récemment rappelé qu’il n’était pas encore possible de mesurer précisément les effets de l’e-cigarette sur la santé. Par ailleurs, toutes les études scientifiques prouvent que la vapeur émise par la cigarette électronique ne contient pas les substances toxiques de son homologue combustible. Il y a seulement quelques traces de cancérogènes infimes, dont le taux n’a rien d’alarmant en soi puisqu’il est similaire à celui contenu dans les patchs. Le hic est la présence de nicotine, qui reste néanmoins optionnelle. Bien que non dangereuse à moins d’être consommée à très forte dose, elle est surtout addictive et ça, la municipalité de Dayton en a parfaitement conscience.
Ce genre de mesure a déjà été rencontré outre-Atlantique et avait conduit certains États à adopter une réglementation pour renforcer la protection des fumeurs face à la discrimination à l’embauche. En 2013, dans le New England Journal of Medecine, des experts regrettaient d’ailleurs que cela affectait surtout une population déjà touchée par l’insécurité de l’emploi. En effet, le taux de fumeurs parmi les chômeurs s’élève à 45 %, ce qui réduit d’autant plus leur chance de trouver du travail.
Qu’importe, à Dayton, la municipalité envisage même de soumettre ses employés à un test de dépistage en cas de soupçons. Pour pouvoir gagner sa vie, la seule solution est donc de se débarrasser de la nicotine… à moins de se tourner vers du e-liquide à 0 mg/ml ?