Big Tobacco peu impacté par le COVID-19
Nul n’ignore plus les méfaits du tabac sur la santé. Dans un contexte de crise sanitaire mondiale, on aurait pu croire que le tabagisme serait en recul. Il n’en est rien, les ventes des produits du tabac étant en hausse au premier trimestre 2020 et probablement sur le premier semestre. Cette situation paradoxale pourrait ne pas durer néanmoins.
Le 31 mars dernier, le groupe Imperial Brands Plc s’est réjoui dans un communiqué de ses excellentes performances commerciales. Le fabricant des cigarettes Gauloises et Kool n’a pas été touché par les conséquences économiques de la pandémie. Les ventes récentes sont conformes aux attentes de l’entreprise.
Le titre de la société en Bourse a connu également une forte hausse, à hauteur de 15 %. Pour British American Tobacco Plc, la situation est identique avec un bond de 12 %. Pour les experts, ce phénomène pourrait être dû au stress important des populations, accroissant l’envie de fumer.
Le tabac, facteur aggravant de la maladie
Si le constat est inquiétant, il n’est peut-être pas fait pour durer. D’une part, la hausse des ventes est due en partie aux stocks accumulés par les distributeurs. Logista, qui travaille en France, en Italie et en Espagne, a augmenté ses commandes de cigarettes en raison du contexte actuel.
En outre, il ne fait pas de doute que le tabac représente un vrai risque face à l’épidémie. Une étude éclairante vient de paraître dans le New England Journal of Medicine. Réalisée sur 1 100 patients chinois du COVID-19, elle montre que les fumeurs sont plus touchés par les formes graves. Cependant, d’autres études chinoises et des statistiques du CDC américain montrent un taux de fumeurs atteints (pas uniquement de forme sévère) par le Covid-19 de quatre à dix fois inférieur à la prévalence tabagique en population générale.