France : les fumeurs sollicités pour éponger les dettes liées à la crise sanitaire ?
La crise sanitaire liée au Covid-19 n’est toujours pas terminée et déjà la facture est lourde pour la quasi-totalité des pays dans le monde. Alors que la période est particulièrement stressante pour la population, le gouvernement français a pris une décision surprenante : une nouvelle augmentation du prix du tabac est envisagée dans les mois à venir.
Sous l’ère Macron, le prix du tabac a subi des hausses successives pour atteindre la barre symbolique de 10 € par paquet de cigarettes. La première augmentation a eu lieu en 2018. A l’époque justement, Santé Publique France se félicitait de la baisse du tabagisme observée en 2024. Mais cette diminution n’avait rien à voir avec l’accroissement du prix du tabac. La chute du nombre de fumeurs s’était amorcée dès 2012/2013 avec l’essor des dispositifs de vape.
Or, en 2021, Santé Publique France note une recrudescence du nombre de fumeurs particulièrement chez les femmes et les personnes à faibles revenus. Cela montre que la hausse du prix du tabac ne peut pas être la seule réponse du gouvernement pour limiter la prévalence du tabagisme dans le pays.
Une mauvaise stratégie à moyen terme
Aussi, aujourd’hui, rien ne justifie une nouvelle augmentation du prix du tabac… sauf si notre regard se porte sur les caisses de l’Etat. En effet, la hausse des cigarettes a permis de générer deux milliards de taxes de plus annuellement pour atteindre la coquette somme de 15,3 milliards d’euros. Etant donné que la France compte 14 millions de fumeurs, chaque fumeur contribue à hauteur de 150 € par an à la hausse des taxes. Or cette somme est loin d’être négligeable pour les fumeurs issus de foyers modestes. Par manque d’argent, ces derniers risquent de manger des aliments moins chers, et donc de moins bonne qualité, et de limiter les visites préventives chez les médecins.
Aussi, l’état français réfléchit à court terme. En effet, les autorités sanitaires britanniques ont montré que l’utilisation des produits de vape permettait d’aider un fumeur sur deux à arrêter la cigarette. Or, la réduction du nombre de fumeurs va amener à une diminution forte du nombre de cancers, d’AVC et autres pathologies dans une dizaine voire une vingtaine d’années.
Si le gouvernement français n’agit pas dès à présent en adoptant des mesures efficaces comme la promotion de la vape comme substitut au tabac, les maladies liées à la consommation du tabac vont représenter un coût faramineux pour la collectivité dans quelques années.