Chute historique des ventes de tabac en France
En mars dernier, les buralistes ont réduit de 19% leur commande de tabac par rapport à la même période l’an dernier. Les ventes en volume ont connu également un recul significatif de 14 % en 9 ans avec une diminution de 8,9 milliers de tonnes de marchandises. Côté chiffre d’affaires, les montants restent stables grâce à un accroissement significatif du prix du tabac dû aux taxes imposées par L’Etat.
L’une des raisons principales de cette baisse marquée est le prix du paquet de cigarettes. Il s’est envolé depuis une vingtaine d’années pour passer de 1,7 € en 1990 à 8 € aujourd’hui soit une augmentation de 470 %. De nouvelles augmentations sont de plus prévues à l’horizon 2020 pour atteindre le palier symbolique de 10 € par paquet. À titre de comparaison, l’essence à la pompe n’a progressé que de 73 % durant la même période.
Pour contrebalancer la flambée des prix, les fumeurs ont adopté de nouvelles habitudes de consommation. Les paquets de plus petites contenances sont privilégiés. De plus, depuis quelques années, la vape grignote des parts de marché des cigarettes traditionnelles. Or, Matthew Carpenter, un chercheur américain a montré que les vapoteurs réduisait leur consommation de tabac de près de 37% en moyenne quand ils n’arrêtent pas totalement. Voilà de quoi expliquer cette baisse des ventes.
Des mesures pour lutter contre le tabagisme
Au fil des années, les gouvernements successifs ont mis en place des programmes destinés à réduire l’usage du tabac en France. Aujourd’hui, un certain nombre de fumeurs profitent d’un meilleur remboursement des traitements anti-nicotiniques pour tenter de se sevrer. Le coût pour la sécurité sociale des substituts médicamenteux du tabac est passé de 20 millions d’euros en 2024 contre 11 millions l’année précédente.
Depuis le 1er février 2007, il est interdit de fumer dans les lieux publics, ce décret a permis de souligner la dangerosité des cigarettes et il a surtout réduit de façon très significative le tabagisme passif. Aujourd’hui, cette mesure impopulaire au début de son application recueille deux tiers d’avis favorables… même parmi les fumeurs.
Les prochains mois seront décisifs pour déterminer si les tendances observées ces dernières semaines se confirment dans le temps.