Les ventes de cigarettes font un tabac à Bercy en 2018
Le gouvernement avait misé sur une augmentation de 500 millions d’euros des recettes fiscales sur le tabac. Les prévisions sont pratiquement déjà atteintes en ce début d’automne. L’imposition sur le tabac avait été revue à la hausse en mars dernier. Les paquets de cigarettes étaient vendus en moyenne un euro de plus. Cette surtaxe a eu pour conséquence de générer des revenus fiscaux plus importants.
En 2024, la vente du tabac avait permis de remplir les caisses de l’État d’un joli pactole de 14 milliards d’euros. D’après les estimations du distributeur Logista, cette année, l’impôt sur le tabac a déjà induit 415 millions d’euros supplémentaires par rapport à 2024 et les projections laissent espérer un accroissement de la recette fiscale de l’ordre de 600 à 700 millions d’euros pour 2018.
La surtaxe sur les cigarettes, très impopulaire chez les fumeurs, avait pour objectif de réduire la consommation de tabac dans l’hexagone. Pari réussi, les ventes de cigarettes chez les buralistes ont diminué de 10% depuis le début de l’année 2018.
Les buralistes, grands bénéficiaires de la surtaxe sur le tabac
Contrairement aux idées parfois véhiculées, les buralistes tirent bien leur épingle du jeu en 2018. Malgré une chute des ventes, les débits de tabac réalisent en effet en moyenne des revenus supplémentaires de l’ordre de 50 millions d’euros soit environ 2000 euros par point de vente.
L’augmentation du chiffre d’affaires est liée à des négociations menées en 2016. À cette époque, le syndicat des buralistes avait réussi à revoir leur commission à la hausse. Le pourcentage perçu sur les ventes était passé de 7,5 à 7,7% et attendra d’ailleurs 8% en 2021. De plus, une hausse de 1 euro du prix du paquet de cigarettes est prévue l’année prochaine. Cette mesure va permettre aux débitants de tabac de générer une marge bénéficiaire plus élevée.
Toutefois, cette bonne nouvelle ne doit pas masquer la réalité sur le terrain. Les augmentations successives du prix du tabac favorisent le développement du marché noir. Récemment, une étude a révélé que 55,1% des cigarettes vendues à Marseille étaient issues d’un trafic illégal, une concurrence déloyale qui impacte sérieusement les revenus des buralistes.