Les Français méfiants à l’égard de l’e-cigarette

Les études scientifiques autour du vapotage s’efforcent, depuis quelques années, de prouver l’innocuité de ce produit de sevrage. Et pourtant, leurs efforts sont encore loin d’être récompensés quand on s’intéresse à l’opinion publique autour de ce dispositif. Le récent rapport de Santé Publique France montre que la moitié des français considèrent la vapoteuse comme nocive pour notre santé.

Ce rapport indique que 40 % des français la pensent aussi nocive que la cigarette traditionnelle. 11 % considèrent même la vapotage comme plus dangereux que le tabagisme. Ces résultats sont donc bien loin des études scientifiques qui entendent démontrer les bienfaits de cette nouvelle pratique. Si aucune ne peut affirmer que la vapoteuse est sans danger, chacune confirme toutefois qu’elle reste moins dangereuse que le tabac. Des affirmations qui ne semblent pas suffire à la plupart des français.

 

L’e-cigarette : un dispositif encore trop méconnu

Les résultats du rapport de Santé Publique France semblent témoigner de la méfiance qui persiste à l’égard de la cigarette électronique. Il faut dire que ce dispositif reste récent et que les études à son sujets sont peu nombreuses pour attester de l’absence de danger. Seul le temps et le recul sur son effets sur notre santé permettra de tirer des conclusions sur la vapoteuse.

En attendant, le doute reste et chacun s’en remet finalement à sa pratique habituelle. Environ 3,8 % des français ont ainsi adopté le vapotage, dont 2,7 % quotidiennement. Si les vapoteurs encouragent cette nouvelle pratique, les fumeurs eux, défendent leur mode de consommation en la jugeant dangereuse.

Si certains fumeurs se laissent toutefois séduire par l’e-cigarette, elle ne suffit souvent pas à les sevrer totalement. Or, comme le souligne Anne-Laurence Le Faou, médecin addictologue, réduire le nombre de cigarettes fumées ne réduit pas le risque pour la santé. Seule la durée d’exposition à la fumée de cigarettes permet d’en réduire les risques. À l’inverse, n’en déplaise à la plupart des français, la vapeur dégagée par l’e-cigarette s’avérerait moins dangereuse, voire sans danger, par rapport au tabac.

Si l’on veut faire changer l’opinion sur l’e-cigarette et pouvoir prouver son réel effet sur la santé, il convient donc de l’utiliser seule. Le challenge sera donc de convaincre les « vapofumeurs » d’arrêter totalement le tabac au profit de l’e-cigarette, malgré la mauvaise presse actuelle.