Fabriquer/importer de la vape en Inde passible de prison ?
Le ministère de la Santé indien envisage d’interdire la production et l’importation de cigarettes électroniques et de e-liquides, considérés comme de la drogue. C’est ce qu’affirme l’agence de presse Reuters, qui est également en mesure de révéler que les responsables de la santé publique souhaitent appliquer une peine de prison afin d’éradiquer la vape.
Dans une note interne, le pouvoir public sanitaire se justifie en ces termes : « La e-cigarette incite à la consommation de tabac et représente un réel danger pour la santé des utilisateurs actifs, comme passifs ». Le Gouvernement indien approuve ces propos, redoutant que la vape devienne un phénomène de mode chez les jeunes. En effet, elle les encourage à consommer de la nicotine et dans ce contexte, risque d’entraîner une dépendance.
Ainsi, la loi qui réglemente l’importation, la fabrication et la distribution de stupéfiants dans le pays – la Drugs and Cosmectics Act – rendra très prochainement la vape illégale. Et pour dissuader les personnes qui importent ou conçoivent des produits de vapotage sur le territoire, le Gouvernement se montre radical en proposant des peines d’emprisonnement.
Le tabac, une véritable culture en Inde
Les États indiens sont de plus en plus nombreux à bannir la vape. Bien qu’aucune loi fédérale n’existe à ce sujet, la situation devrait rapidement évoluer. En effet, les documents internes consultés par Reuters reportent des peines de prison de 3 ans assorties d’une amende pouvant atteindre 7 000 dollars. Lorsque l’on sait que la cigarette classique provoque 700 000 décès chaque année, ces notes ne laissent présager aucune amélioration de la politique de lutte contre le tabac.
Selon le Gouvernement, la nicotine contenue dans le e-liquide s’avère être bien plus nocive que le monoxyde de carbone issue de la cigarette combustible. Mais ce qu’il garde secret, c’est qu’en réalité, le tabagisme représente pour lui un gain de 390 000 000 000 roupies, soit 5 milliards d’euros. Il fait effectivement l’objet d’un commerce lucratif, puisque les hommes sont 17,3 % à fumer au quotidien et les femmes 1,4 %. Encore plus alarmant, The Tobacco Atlas a recensé, en 2018, 625 000 fumeurs de moins de 14 ans… Finalement, la santé publique importe peu aux représentants de l’État qui préfèrent visiblement préserver les recettes fiscales perçues sur le tabac.