Une nouvelle étude anti-vape soulève la polémique
- Jean-Pascal
- 16 septembre 2020
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La 30ème édition du congrès de l’European Respiratory Society vient de s’ouvrir. Cette organisation à but non lucratif fondée en 1990 regroupe les meilleurs spécialistes dans le domaine des maladies pulmonaires. Cette année, les docteurs Sven-Eric Jordt, et Hanno Erythropel ont présenté leur nouvelle étude ouvertement défavorable à la vape.
Les deux scientifiques des Universités de Duke et de Yale ont fait une présentation remarquée (et controversée) concernant les dangers des e-liquides. Selon le résultat de leur étude, les arômes réagiraient chimiquement avec les solvants pour produire des molécules nocives pour la santé. En particulier, ces substances agiraient sur les voies respiratoires et augmenteraient le risque de développer des maladies cardiaques et cardiovasculaires.
Les conclusions des recherches de Jordt et d’Erythropel ont fait l’objet d’une vaste couverture médiatique. En particulier, la presse italienne a fortement relayé l’information si bien que l’ANPVU, une association pour la défense de la vape a demandé que cette étude ne soit pas publiée.
Une méthodologie scientifique contestable d’après l’ANPVU
D’après l’organisation pro-vape italienne, l’étude réalisée par les deux chercheurs américains est sujette à caution. Tout d’abord, le protocole expérimental ne met pas suffisamment en avant que les arômes concernés sont limités à trois parfums : la cannelle, la vanille et la saveur fruits rouges. Les produits utilisés pour réaliser cette étude sont également pointés du doigt. En effet, pour mener leur expérience, des e-liquides issus du marché américain ont été choisis. Or, les normes sanitaires des Etats-Unis sont nettement moins strictes qu’en Europe, ce qui laisse planer le doute sur la qualité des arômes qui ont servi pour les tests.
De plus, les participants à l’essai clinique présentaient des prédispositions à développer des maladies cardiovasculaires, aussi le résultat de l’étude est forcément biaisé comme le souligne le professeur Fabio Beatrice, responsable du département ORL de l’hôpital de Turin.
L’université de Duke est un établissement connu pour produire de nombreuses études défavorables à la vape. Or, cette université entretient depuis sa création des liens très étroits avec l’industrie du tabac. Ses fondateurs faisaient partie des grandes familles vivant de la vente des cigarettes et Duke a reçu pendant de nombreuses années des subventions de la part des grandes firmes du tabac comme Philip Morris.