Chine : vers un nouveau durcissement des lois anti-vape ?
La Chine compte 300 millions de fumeurs. Cette situation constitue un véritable drame sanitaire pour le pays. Pourtant les autorités sanitaires ne semblent pas prendre la mesure du problème. Au lieu d’encourager l’usage des produits de vapotage, le gouvernement instaure chaque mois de nouvelles réglementations de plus en plus strictes pour décourager les vapoteurs.
Dès 2018, la STMA (Administration nationale du monopole du tabac) avait instauré une loi pour limiter l’usage des produits de vape aux mineurs. L’année suivante, la Chine décidait d’interdire la vente en ligne des produits de vapotage et la publicité sur la vape était proscrite. Cette décision faisait écho à la récente explosion de cas de détresses respiratoires observées chez les vapoteurs américains. La vape a même été considérée comme l’un des agents responsables du coronavirus, une affirmation bien évidemment fausse.
Plus récemment la STMA a pris la décision de légiférer sur la vente des produits de vapotage. Ces derniers seraient considérés comme des produits du tabac. La législation sur les cigarettes s’appliquerait également sur les cigarettes électroniques. Les autorités sanitaires du pays ne font aucune différence entre les deux produits alors qu’il est maintenant reconnu que la vape est nettement moins toxique que le tabac.
Le contrôle du gouvernement chinois sur l’industrie du tabac et de la vape
Ces récentes mesures anti-vape ont forcément soulevé une question épineuse. Quelle est la légitimité de la STMA pour gérer le commerce des produits de vapotage ? Comment un organisme qui traite initialement des affaires liées au tabac peut s’occuper de la législation sur la vape ?
L’industrie du tabac en Chine est très verrouillée par le gouvernement en place. Chaque étape de la fabrication à la distribution est très contrôlée par le parti communiste. Les organismes de l’Etat ne souhaitent pas que le marché de la vape leur échappe… sachant que le marché de la vape en Chine représente un pactole de 1,5 milliard de dollars soit plus de 5% des revenus fiscaux du pays.