France : les tabacologues ne valident pas l’IQOS
Le nouveau produit phare de Philip Morris International (PMI) a été très bien accueilli par les autorités sanitaires américaines, la FDA. En effet, l’IQOS a obtenu un précieux sésame : le label « produit du tabac à risque modifié » (PTRM). Cette certification est accordée aux substituts du tabac reconnus moins nocifs que les cigarettes. En France, l’accueil des tabacologues est nettement plus mitigé voire ouvertement hostile.
Les tabacologues français soulèvent plusieurs points épineux concernant l’IQOS. Selon le Pr Daniel Thomas du Comité national contre le tabagisme, il n’existe aucune preuve scientifique que le nouveau produit de PMI ne présente pas de danger pour la santé des utilisateurs.
Tout d’abord, contrairement aux cigarettes électroniques, l’IQOS contient du tabac, certes chauffé et non brûlé comme dans une cigarette, mais la présence de tabac implique forcément l’émanation de molécules toxiques. Le taux de particules nocives généré par l’IQOS est plus faible mais suffisant pour induire des problèmes cardiovasculaires et des cancers à long terme. De plus, une équipe de recherche italienne a montré que l’IQOS est une porte d’entrée vers le tabagisme.
Le plomb dans le tabac : un problème sanitaire sous-estimé
Le tabac renferme évidemment de la nicotine, la molécule responsable de l’addiction, mais également de nombreuses substances toxiques comme l’arsenic, le cadmium ou encore le plomb. Or, les symptômes liés à l’intoxication au plomb peuvent passer inaperçus pendant de nombreuses années. Pour mettre en évidence une telle intoxication, il est obligatoire de faire un dosage du plomb dans le sang.
A long terme, les effets du plomb dans l’organisme peuvent être dramatiques. En effet, ce métal perturbe le système nerveux central, mais il peut également endommager les globules rouges. C’est d’ailleurs sa dangerosité qui a conduit de nombreux pays dans le monde à interdire l’essence au plomb.
PMI a annoncé d’excellents résultats financiers pour le 3ème trimestre 2020. Cette belle performance est liée en grande partie à l’IQOS. Mais ce premier revers en France pourrait assombrir l’avenir du cigarettier.
