Les arômes des e-liquides sauvés par les taxes au Colorado
Les défenseurs du vapotage ont réussi à s’opposer à l’interdiction des arômes au Colorado. Cette victoire est saluée par l’ensemble des acteurs qui oeuvrent pour mettre en place une politique efficace des risques liés au tabac. Toutefois, certains professionnels s’inquiètent (à juste titre) pour l’avenir. Le 10 mai dernier, les législateurs du Colorado ont été amenés à se prononcer sur l’interdiction des arômes des e-liquides. Le résultat du vote semblait incertain d’autant plus que certains opposants au vapotage ont dépensé des sommes colossales pour que les arômes des e-liquides soient interdits dans tout l’Etat. Ainsi, Altria et Reynolds American auraient déboursé respectivement 149 000 $ et 173 000 $. Le milliardaire Michael Bloomberg, via son association « Enfants sans tabac », a aligné la coquette somme de 181 000 $ pour soutenir une vingtaine de lobbyistes anti-vapes.
Le camp des pro-vapes s’est également organisé pour défendre l’intérêt des arômes des e-liquides. Les défenseurs des saveurs des e-cigarettes venaient d’horizons divers : des professionnels de la santé, des associations de consommateurs, mais également les propriétaires de magasin de vape. Ils ont ainsi souligné l’importance pour les fumeurs d’avoir une alternative plus saine au tabac et l’interdiction des arômes pourrait conduire à une augmentation du tabagisme dans le Colorado. Sans compter que cette mesure provoquerait la fermeture de nombreuses petites entreprises.
La FDA détient l’avenir des arômes des e-liquides
Finalement après délibération, le projet de loi visant à l’interdiction des arômes au Colorado a été rejeté. Amanda Wheeler, présidente d’American Vapor Manufacturers s’est félicitée de cette nouvelle tout en étant assez critique sur les raisons qui ont poussé les législateurs à autoriser la vente des arômes des e-liquides.
Certains ont pris conscience que la vape constitue un outil efficace pour la réduction des risques liés au tabac, d’autres ont été sensibles à la détresse des gérants de vapeshop, mais selon Amanda Wheeler, la question des taxes est la vraie raison du rejet de l’interdiction des arômes des e-liquides. Ainsi, l’interdiction des arômes des e-liquides aurait induit un manque à gagner de 25 millions de dollars pour le programme pré-K (Pre-kindergarten). Ce programme qui a pour objectif de favoriser la scolarisation des jeunes enfants devait entrer en vigueur l’année prochaine au Colorado.
Toutefois, même si le projet sur l’interdiction des arômes des e-liquides a été rejeté au Colorado, il faut garder l’esprit que la FDA gère la vape aux Etats-Unis. Or, cet organisme d’Etat donne actuellement au compte-goutte le PMTA, le précieux sésame pour être autorisé à commercialiser un arôme des e-liquides.