Impact des discours officiels sur le tabagisme et la vape en France
Une étude britannique s’est intéressée à l’influence des recommandations gouvernementales et médicales sur l’attitude des fumeurs souhaitant arrêter le tabac. En d’autres termes, comment un fumeur ou un vapoteur va percevoir les informations qui vont lui être communiquées par des autorités considérées comme compétentes. Pour illustrer cette situation, le rôle d’un médecin est de conseiller son patient sur le choix d’un traitement et dans la très grande majorité des cas, le malade va suivre à la lettre ses prescriptions. L’effet « blouse blanche » va ainsi conditionner une personne à prendre une décision qui va dans le sens du prescripteur. Ce phénomène est loin d’être anecdotique et de nombreuses compagnes publicités mettent en avant des médecins en tenue pour mieux convaincre les consommateurs des bienfaits de leurs produits.
Une équipe de chercheurs anglais s’est intéressée à l’influence des discours des pouvoirs publics sur l’attitude des fumeurs. En effet, depuis quelques années, les médias mais également le corps médical et les autorités sanitaires ont diffusé des recommandations sur le tabagisme et la vape en France. Mais souvent, les informations délivrées étaient contradictoires, aussi l’impact des propos discordants émis par les différentes entités sur le comportement des fumeurs a été analysé.
Influence des discours des pouvoirs publics sur le tabagisme
Pour mener cette expérience, quatre groupes de bénévoles ont été constitués et chacun a reçu des messages différents. Le premier groupe a reçu comme information que les e-cigarettes électroniques représentent un grave problème sanitaire. Le message délivré au second groupe était plus positif à savoir que la vape est nettement moins nocive que le tabac. Le troisième groupe a reçu deux données contradictoires : les cigarettes électroniques ne sont absolument pas sûres et leur dangerosité est moindre par rapport à la cigarette traditionnelle. Enfin le quatrième groupe a reçu également les deux informations contradictoires mais en plus la nocivité du tabagisme a été mis en avant.
L’analyse des données montre que les volontaires soumis à des informations négatives et/ou contradictoires ont une vision erronée des risques liés au tabagisme et au vapotage. Ces résultats expliquent parfaitement la prévalence de la vape en France. Actuellement, le gouvernement français n’adopte pas une position très claire. Pour réduire le tabagisme, la solution utilisée depuis des années est d’augmenter progressivement le prix du paquet de cigarettes, mais aucune campagne n’a été menée pour promouvoir la vape en France.
Jusqu’en 2019,l’Académie de Médecine était favorable à la vape, mais aujourd’hui le discours est nettement plus nuancé voire plutôt hostile. Aussi, les professionnels de la santé ont du mal à faire la part des choses. Si certains praticiens encouragent les fumeurs à se tourner vers la vape, d’autres sont réfractaires à cette alternative plus saine du tabac. Cette absence de consensus porte préjudice aux campagnes anti-tabac en France.
