L’IQOS de Philip Morris, une cigarette réellement « moins nocive » ?
- Jean-Pascal
- 31 décembre 2024
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Selon l’agence de presse Reuters, la cigarette IQOS du géant Philip Morris, censée être moins dangereuse pour la santé, aurait fait l’objet d’irrégularités lors de sa phase de test. Menés à Neuchâtel, les essais cliniques seraient « problématiques », d’après les déclarations de plusieurs scientifiques et anciens employés.
Fruit d’un investissement massif de la part de Philip Morris, le tabac chauffé IQOS doit permettre de diminuer de 90 % la nocivité du produit par rapport aux cigarettes traditionnelles. Cette affirmation est aujourd’hui mise à mal par une enquête rendue publique, qui contredit fortement le discours rassurant de la marque américaine.
D’anciens employés ont témoigné de plusieurs irrégularités dans certaines études réalisées par la multinationale. Des scientifiques engagés à cette occasion ont également dénoncé leur caractère partial et ouvertement commercial. Ainsi, rien ne permettrait d’affirmer que le tabac chauffé est moins nocif pour la santé que les cigarettes.
Une mise sur le marché américain compromise ?
L’enquête réalisée par Reuters est un véritable camouflet pour Philip Morris. La firme a en effet dépensé des milliards de dollars pour se positionner sur le marché du tabac chauffé et élargir sa gamme de produits. Des essais cliniques faussés seraient dommageables pour l’image de marque de l’entreprise.
L’IQOS n’est toujours pas disponible aux Etats-Unis. La FDA doit se prononcer en 2018 sur cette possibilité. Pour l’heure, des audits des différents sites où ont été réalisées les études sont en cours. Malgré les dénégations de Philip Morris quant aux irrégularités supposées, l’action de la société a perdu 2,5 % à la Bourse de New York suite à la parution de l’enquête de Reuters.
En mai dernier, la Policlinique médicale universitaire de Lausanne avait déjà signalé les dangers de l’IQOS. Bien que dégageant moins de composés toxiques, le tabac chauffé contiendrait autant de substances cancérigènes que les cigarettes classiques. Ces révélations pourraient pousser Philip Morris à revoir sa stratégie commerciale rapidement.