Des mesures anti-vape critiquées au Danemark

L’interdiction des arômes de vape est, en quelques mois, devenu le cheval de bataille de nombreux gouvernements. Annoncée en septembre par le gouvernement Trump, appliquée depuis 2018 en Estonie, cette mesure devrait bientôt être adoptée au Danemark.

Les parlementaires danois viennent de voter un plan d’interdiction des arômes des e-liquides, autres que le tabac et le menthol. Le Ministre de la Santé, Magnus Heunicke, s’oppose ainsi à l’association danoise des vapoteurs Dadafo. Selon Heunicke, cette mesure vient contrer le risque de dépendance à la nicotine encouru par les mineurs tentés par le vapotage. Il souhaite éviter, qu’à plus long terme, ces derniers tombent dans le tabagisme. Pourtant, aucune étude ou analyse sociologique ne vient appuyer ses propos.

L’interdiction des arômes n’est pas la seule mesure envisagée par le parlement danois. Suivront ainsi une taxe appliquée sur chaque flacon d’e-liquide, mais également un packaging neutre des produits de vapotage. Si ces mesures ne sont effectives que sur papier, celles-ci devraient entrer en vigueur d’ici 2021, selon le journal Politiken.

 

Quelles sont les conséquences de telles mesures ?

Selon le bureau de santé danois, en 2018, la vapoteuse a permis de sevrer près de 75 000 personnes du tabac. Le Danemark compterait d’ailleurs plus de 300 000 vapoteurs sur son territoire. Or, ces derniers ne sont pas tous adeptes d’arômes de tabac ou de menthe, certains appréciant les saveurs sucrées et fruitées.

Ces mesures restrictives présentent donc deux risques majeurs, le premier étant que ces anciens fumeurs renouent avec la cigarette traditionnelle. Le second est qu’ils se fournissent via le marché noir. Or, les e-liquides du marché parallèle ne sont pas contrôlées et contiennent des substances nocives.

Plutôt que de préserver la santé des danois, Heunicke joue ainsi indirectement avec celle des vapoteurs. En les privant de leurs produits de vapotage, il les expose à des substances bien plus nocives. Il ferait bien de prendre exemple sur l’Estonie qui restreint le marché du vapotage depuis 2018. Après avoir observé l’essor des produits de vapotage illicites, l’état envisage d’abandonner ses mesures anti-vape.