[EXCLU] Interview de Jérôme Brunet, co-gérant de Vapote-Moi
Nous continuons notre série d’interviews avec aujourd’hui Jérôme Brunet, co-gérant de Vapote-Moi avec Christophe De Coatpont. Il nous raconte son quotidien et celui de ses shops.
Blog-Vape : Bonjour Monsieur Brunet et merci de m’accorder cette interview pour Blog-Vape. Pouvez-vous vous présenter s’il vous plaît ?
Jérôme Brunet : Je suis Jérôme Brunet, entrepreneur. Je suis co-gérant de la société Vapote-Moi, créée en 2013. Nous avons à ce jour 10 magasins en propre ou succursales, et 15 magasins en licence de marque, soit 25 boutiques, réparties principalement en France métropolitaine et outre-mer.
Votre activité est-elle fortement impactée par le Covid-19 ?
Nous sommes tous impactés bien sûr, dans notre vie sociale, mais également au niveau des affaires. Nous avons fermé toutes nos boutiques le 14 mars au soir comme indiqué par l’État, et on essaie des les rouvrir depuis l’annonce du Ministre, mais c’est compliqué.
Actuellement environ 40% de nos shops sont ouverts. Nous ne faisons pas de vente en ligne en revanche. Je suis un ancien fumeur et il est vrai qu’aller dans une boutique, avoir du conseil, il me semblait que c’était la meilleure approche sur ce type de produits. Le marché a changé bien sûr depuis 2013 : les habitués peuvent aller vers de la vente à distance, ils connaissent leurs besoins, les produits, … Mais pour les primo-accédants à la vape, le conseil est très important, et donc le contact en magasin. Vu les circonstances on peut se poser la question de ce choix, mais nous verrons bien après cette crise si on change notre fusil d’épaule ou pas.
Quelles mesures prenez-vous de votre côté ? (pour rappel, les recommandations de la Fivape)
Tous nos magasins sont en galeries commerciales ou centres commerciaux, donc on peut contrôler facilement les accès, les restreindre. Aucun client n’a accès à la boutique. Ils restent à l’extérieur dans la galerie. Nous avons réalisé un marquage au sol pour aider les clients à se positionner et garder leurs distances. Nous effectuons une commande à la fois, sans aucun test de matériel ou de e-liquide. Les horaires sont également restreints et nous essayons d’avoir le moins de contact possible entre les clients et les vendeurs. Ces derniers sont désormais derrière des vitres en plexiglas pour éviter toute transmission du virus. Les paiements sont exclusivement par carte bancaire, nous n’acceptons plus les espèces. Bref, nous limitons au maximum les contacts.
Concernant les masques, gants et le gel hydro alcoolique, nous avons du mal à nous en procurer. Il y en a un peu dans chaque magasin, mais le masque doit être changé toutes les 4 heures, et ça c’est matériellement impossible : nous n’avons pas le stock nécessaire et nous n’en trouvons pas. D’où cette solution du plexiglas.
Quand on est entrepreneur, la première responsabilité c’est vis-à-vis de nos salariés. Nos mesures sont strictes mais elles pourraient l’être encore plus.
L’état des stocks est très varié selon les acteurs du marché. Comment cela se passe de votre côté ?
En ce qui concerne le e-liquide, on ne travaille qu’avec des produits français : VDLV, D’LICE et notre marque Vapote-Moi, fabriquée par le laboratoire français du e-liquide qui appartient à VDLV. De ce côté nous ne sommes donc pas impactés, sachant que l’activité est de toute façon beaucoup ralentie. Concernant le matériel, nous en avons reçu très peu depuis le début de la crise, mais depuis deux semaines les commandes que nous avions passées avant le début de l’épidémie sont arrivées. Donc même en matériel, nous sommes plutôt à l’aise.
Comment envisagez-vous l’après Covid-19 ?
Nous n’en sommes pas encore là. On se pose des questions sur la vente à distance, les réseaux sociaux, etc.
Concernant le chômage partiel, je sais que pour certains confrères il a été refusé, sous prétexte que les vape shops ont à nouveau le droit d’ouvrir. Ça m’inquiète car dire « vous y avez droit » et quelques jours après « vous n’y avez plus droit », c’est compliqué pour un commerce. J’espère que ce ne sera pas le cas pour tous les shops car même avec l’autorisation d’ouverture, beaucoup restent fermés pour leur sécurité.
La bonne nouvelle, c’est que nous avons un nouveau Ministre de la Santé qui a déclaré que la vape était d’intérêt public. C’est très important : ça veut dire que le marché s’inscrit dans la durée. Que la vape soit reconnue comme telle, c’est important pour notre filière et pour l’avenir.