La dangerosité du tabac chauffé fait débat

 La dangerosité du tabac chauffé fait débat

Face à l’engouement des consommateurs pour les cigarettes électroniques, les fabricants de cigarettes ont décidé de réagir. Ils ont très rapidement mis sur le marché une alternative à la e-cigarette à base de tabac. Ainsi, Philip Morris a développé l’ IQOS. Mais aujourd’hui, les scientifiques n’arrivent pas à se mettre d’accord pour quantifier la dangerosité du tabac chauffé comme l’IQOS. Le tabac chauffé connaît un essor fulgurant en Europe. Les ventes ont progressé de 2 000 % entre 2018 et 2020. Ce succès a attiré l’attention de la Commission européenne qui pourrait durcir la législation sur le tabac chauffé. L’une des pistes envisagées par les parlementaires est de promulguer l’interdiction des arômes. Pourtant, avant de prendre une décision qui pourrait impacter la vie de nombreux fumeurs, les législateurs devraient s’intéresser aux études qui ont été menées sur l’impact du tabac chauffé sur la santé.

 

Des études aux résultats soumis à controverse

 

Le tabac chauffé est un dispositif différent de la e-cigarette. Les produits de vapotage sont constitués d’un e-liquide contenant (ou non) de la nicotine. Dans le cas de l’IQOS, la feuille de tabac est soumise à une température de l’ordre de 300 à 350°C (contre 800°C lors de la combustion d’une cigarette). La pyrolyse est donc un processus moins agressif qui transforme le tabac en aérosol.

Or, récemment Clément Ugana, un spécialiste de la pyrolyse, a montré que les aérosols du tabac chauffé contiennent de nombreuses substances chimiques susceptibles d’être néfastes pour la santé. Le mois dernier, un autre groupe de recherche avait mis en évidence la présence de Polonium 210 et de Plomb 210, deux substances radioactives dans les aérosols du tabac chauffé.

Ces données semblent inquiétantes toutefois, il faut relativiser. En effet, toutes les plantes captent les radioéléments présents dans les sols et les concentrent au niveau de leurs racines et de leurs feuilles. Aussi, la présence de composés radioactifs dans les aérosols de tabac à chauffer n’est pas surprenante. De plus, comme le souligne une étude de Philip Morris, l’IQOS ne contient que 200 milligrammes de tabac contre environ 650 milligrammes pour une cigarette.

Actuellement, l’IQOS est en vente dans 60 pays avec des réglementations plus ou moins strictes suivant les nations. Or, une meilleure compréhension de la nocivité (ou de l’innocuité) de ce produit est nécessaire pour guider les fumeurs dans leur combat contre le tabac.

Jean-Pascal

Jean-Pascal est le scientifique de l'équipe BlogVape. Ancien journaliste médical, il a trouvé dans la vape un moyen d'arrêter de fumer qu'il souhaite désormais transmettre.

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