Hong Kong en passe de légiférer sur la cigarette électronique
- Jean-Pascal
- 27 juillet 2024
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Il y a de grandes chances que d’ici à l’année prochaine les e-cigarettes soient interdites à Hong-Kong. Pourtant, le débat fait rage entre défenseurs, opposants et consommateurs de e-cigarettes. Aujourd’hui déjà, la nicotine est considérée comme un poison, et l’achat, la vente ou la détention de produits nicotinés sont passibles d’amendes et d’emprisonnement.
Les partisans du vapotage soulignent l’innocuité des cigarettes. Une étude menée par Public Health England, une agence du ministère britannique de la Santé, a montré en 2015 que les e-cigarettes sont à 95% moins nocives que le tabac et que leur teneur en produits cancérigènes est proche de zéro. L’année dernière, le Collège royal des médecins de Londres a approuvé l’utilisation des e-cigarettes en remplacement du tabagisme. Et en juillet 2024, le ministère de la Santé britannique a indiqué que le vapotage est acceptable sur le lieu de travail.
Ray Story, président de la Tobacco Vapor Electronic Cigarette Association souhaite que les pays laissent à leurs citoyens le libre arbitre pour choisir entre les cigarettes traditionnelles et les e-cigarettes. Selon lui, les industries du tabac font pression sur les gouvernements pour interdire la vente des e-cigarettes. Leur but est d’éviter l’effritement de leur chiffre d’affaires. Hong Kong serait d’ailleurs sous le joug de la Chine. Et la Chine est le plus grand consommateur mais également le plus puissant producteur de tabac au monde. Or en Chine, pour limiter l’expansion du vapotage, la législation est très stricte. Toute personne prise avec une cigarette électronique est passible de 2 ans d’emprisonnement. Ce à quoi peut se rajouter près de 13 000 euros d’amende.
Toutefois, les opposants s’appuient sur le fait que la e-cigarette ne fait pas l’unanimité dans le monde. L’organisation mondiale de la santé a exprimé des réserves à propos de la commercialisation des e-cigarettes chez les jeunes. En effet, actuellement plus de 8 000 saveurs différentes sont proposées à la vente. Certains gouvernements craignent que les différents arômes fruités et acidulés incitent les adolescents à commencer à vapoter. D’ailleurs, les chiffres montrent que l’utilisation de la e-cigarette est en plein essor chez les jeunes.
Le nombre de consommateurs de cette tranche d’âge a doublé entre 2008 et 2012. Pour autant, en dépit de ce que certains opposants peuvent affirmer, les cigarettes électroniques ne seraient pas une porte d’entrée à la dépendance nicotinique et par la suite au tabac.
Les lois anti-vape à Hong-Kong à venir inquiètent les vapoteurs
A Hong-Kong, les vapoteurs commencent à s’inquiéter d’un durcissement de la législation. Comme relaté dans un article du South China Morning Post, Peter King, âgé de 62 ans a commencé à fumer à l’âge de 11 ans. Sa consommation quotidienne culminait à deux paquets de cigarettes par jour lorsqu’un ami l’a convaincu de tester la cigarette électronique. Depuis cette période, ce sexagénaire se félicite de cette décision. Sa santé s’est améliorée ce qui se traduit par une facilité accrue à respirer, une plus grande énergie et un odorat plus développé.
De plus, au niveau financier, le vapotage lui permet de réaliser des économies substantielles environ 3 500 à 3 800 Hk$ (soit entre 380 et 415 €). Pourtant, King soutient pleinement l’interdiction des cigarettes électroniques et des liquides vendus à des personnes âgées de moins de 18 ans. Selon lui, les e-cigarettes devraient être utilisées uniquement dans la lutte contre le tabagisme en tant que substitut nicotinique.