Les Français sont nombreux encore aujourd’hui à être accro à la cigarette. La hausse du prix du paquet, associée aux multiples campagnes de prévention, ne semble pas produire les effets escomptés par le Gouvernement puisque le tabagisme tue chaque année 73 000 personnes en moyenne. Et pourtant, les jeunes sont moins tentés que leurs aînés par la première taffe. Alors, est-elle devenue démodée ?
Les années collège et lycée représentent la période des expériences nouvelles. Entre les premières soirées alcoolisées et la découverte du cannabis, les 11-18 ans démontrent cependant un intérêt moindre pour la cigarette. Pour parvenir à cette conclusion, l’Observatoire français des drogues et toxicomanie a mené au printemps 2018 une étude intitulée EnCLASS, pour Enquête nationale en collège et en lycée chez les adolescents sur la santé et les substances.
Les collégiens sont plus de 4 sur 10 à avoir déjà consommé de l’alcool en sixième, ce qui représente 44 %, un chiffre qui monte à 75 % en troisième. En revanche, ils ne sont qu’une minorité à avoir tiré sur une cigarette à leur rentrée en 6e, et seuls 37,5 % déclarent l’avoir essayé en 3e. On constate que la diffusion du tabagisme s’accélère principalement entre la cinquième et la quatrième, le taux de fumeurs passant de 14 % à 26,1 %.
La tendance serait à la vape, pas au tabac
Publiée ce mardi 11 juin, l’étude EnCLASS est le résultat des réponses de plus de 20 000 adolescents scolarisés en France métropolitaine qui ont répondu à un questionnaire en ligne. Alors que la désaffection pour le tabac est avérée, les usages réguliers s’établissent dès le passage en seconde. Ainsi, 49,5 % des lycéens ont déjà été ivre. S’agissant du cannabis, il fait globalement son entrée chez les jeunes à la fin du collège : 16,1 % des élèves de troisième sont concernés contre 7,7 % des quatrièmes. Les terminales ne sont pas moins de 6,8 % à en consommer de façon régulière.
Du côté du tabac, il est rassurant d’apprendre que le taux de jeunes fumeurs est moins élevé que pour les générations précédentes. En 2015, les lycéens sont 60,9 % à avoir expérimenté la cigarette traditionnelle et ne sont plus que 53 % en 2018. Mieux encore, 17,5 % ne peuvent pas s’en passer au quotidien alors qu’ils étaient auparavant 23,2 %.
En augmentant le prix du paquet, le Gouvernement est vraisemblablement parvenu à décourager les adolescents à fumer. Ne pouvant se payer un tel luxe, ces derniers préfèrent se tourner vers sa version électronique. En effet, 52,1 % des lycéens ont testé l’e-cigarette en 2018 contre 35,1 % en 2015. Stanislas Spilka, l’un des auteurs de l’enquête, affirme que l’image du cowboy Marlboro est actuellement dépassée. Pour être rebelle, ne vaut-il pas mieux vapoter ?
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