L’un des principaux arguments des opposants au vapotage est que ce dispositif entraîne insidieusement les jeunes vers le tabagisme. Par le biais de la vape, ils deviendraient ainsi accro à la nicotine et prendrait une habitude qu’ils considèrent similaire au fait de fumer. Et pourtant, une étude récente, menée par la NYU School of Global Public Health, révèle que cet argument ne tiendrait plus.
Publiée dans Nicotine & Tobacco Research, cette recherche démontre que peu d’élèves du secondaire seraient concernés par le vapotage. Ils seraient ainsi 80% à ne pas fumer et 86% à ne pas vapoter. D’autre part, les 14 % de vapoteurs n’utiliseraient leur dispositif qu’occasionnellement et n’en seraient pas des utilisateurs réguliers. Pour ce qui est des étudiants se déclarant vapoteurs, l’étude souligne que certains sont déjà sevrés du tabac.
Les résultats obtenus par Allison Glasser, auteure principale de l’étude, viennent donc relancer le débat autour de la vape. Glasser entend utiliser ces résultats pour comprendre la consommation des jeunes et prévenir des comportements problématiques. En s’intéressant à leur usage de la vape et/ou du tabac, l’objectif est de développer des stratégies limitant la dépendance.
Une épidémie inventée de toute pièce ?
Si toutes les enquêtes menées autour de la vape concluent à une nette augmentation en quelques années, leur interprétation diffèrent. Ainsi, la FDA et le National Youth Tobacco Survey s’inquiètent de ce phénomène, perçu comme une menace pour la santé des jeunes. Glasser et son équipe portent un tout autre regard sur les données utilisées.
L’analyse des données de l’Enquête nationale sur le tabac chez les jeunes de 2018 montre un double phénomène. D’une part, le tabagisme juvénile aurait diminué de 0,3% entre 2013 et 2019. À l’inverse, le vapotage régulier aurait augmenté de 1,9%, passant de 1,7 à 3,6%. Le tabagisme aurait diminué plus rapidement que le vapotage a augmenté, supposant un impact bénéfique de la vape.
L’étude souligne également que la grande majorité des vapoteurs étaient d’anciens fumeurs, de tabac ou d’autres substances plus nocives. La vape ne « pervertirait » donc pas les mineurs mais représenterait donc une alternative plus saine pour les jeunes déjà consommateurs.
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