[Filtergate] 99% des cigarettiers mentent sur leurs taux de goudron et de nicotine

À l’image des tests de pollution des automobiles, les fabricants de cigarettes sont censés tout mettent tout en oeuvre pour réduire la quantité de goudron et de monoxyde de carbone inhalée par les fumeurs. Cependant, l’Institut national néerlandais pour la santé publique (RIVM) a récemment publié une étude qui dévoile une faille dans le procédé.

En effet, la norme ISO, une méthode de dosage de la nicotine dans la fumée de cigarettes, ne serait pas tout à fait fiable. Ceci démontre que les tests effectués n’ont pas permis d’évaluer jusqu’à présent les véritables dangers du tabagisme. Par conséquent, les paquets de cigarettes commercialisés au sein de l’Union Européenne contiendraient plus de substances nocives que la loi ne le permet.

La CNCT en avait déjà parlé il y a quelques mois. Cette étude vient confirmer leurs dires.

Le filtre à cigarette en cause

L’étude s’est plus particulièrement concentrée sur les micro perforations dans les filtres à cigarettes. Ces petits trous sont nécessaires pour que l’air puisse s’incorporer à la vapeur de tabac. Toutefois, ceux-ci se retrouvent comprimés entre les doigts du fumeur alors que le test les laisse dégagés. Selon le RIVM, qui dépend du ministère néerlandais de la santé, la nicotine mais aussi le goudron et le monoxyde de carbone passent dans l’organisme des un taux bien plus élevés que ce qu’autorise la loi.

Une centaine de marques de cigarettes ont été évaluées au moyen de la technique du test Canadian Intense, qui couvre l’intégralité des trous dans les filtres. Seule une marque respecte le cadre légal. Pour les autres, leur teneur en goudron est 2 à 26 fois supérieure à celle autorisée en Europe. Quant à la nicotine et au monoxyde de carbone, il y en a respectivement 2 à 17 fois plus et 2 à 20 fois plus que ce qu’une cigarette est supposée contenir.

Les résultats prouvent que le niveau des substances nuisibles pour la santé contenues dans les cigarettes est sous-estimé par la technique ISO. Le RIVM en conclut même que la commission ayant mis au point cette méthode est tout simplement influencée par l’industrie lucrative du tabac.