C’est une annonce aussi forte que surprenante qui vient d’être faite par le groupe Philip Morris. Le cigaretter a affirmé vouloir « cesser la production de cigarettes traditionnelles ». Pour autant, on est en droit de douter des réelles volontés du géant du tabac.
Depuis quelques années, les entreprises de Big Tobacco ont tenté de prendre le virage des alternatives au tabac. À l’instar de Juul, le succès de l’e-cigarette aux États-Unis a en effet ouvert un nouveau marché. Dans ce cadre, Philip Morris a été l’un des plus actifs avec son système de tabac chauffé IQOS.
Basé à Lausanne en Suisse, le groupe a vu ses ventes de produits alternatifs doubler en un an sur le territoire helvétique. Edith Helmle, responsable du secteur scientifique dans l’entreprise, a affirmé que Philip Morris voulait arrêter de produire des cigarettes. Au final, le groupe se limiterait à vendre des alternatives au tabac moins dangereuses.
Un simple effet d’annonce ?
Cette affirmation a de quoi faire parler d’elle, mais plusieurs bémols doivent être apportés. Tout d’abord, aucun engagement véritable n’a été pris. Edith Helmle parle d’un « but » sans livrer aucune échéance ni objectifs concrets.
Que l’IQOS compte 100 000 utilisateurs en Suisse ne représente qu’une goutte d’eau dans les comptes de la société. Il paraît très prématuré d’envisager que Philip Morris puisse totalement changer son modèle économique à court terme.
Enfin, le cigarettier est connu pour s’arranger régulièrement avec la vérité. C’est le cas pour les risques de l’IQOS, qui n’a été recommandé par aucun institut de santé. Philip Morris persiste à dire cependant qu’il est « 95 % plus sûr que le tabac ». En réalité, il s’agit d’une déclaration du Public Health England qui concerne uniquement le vapotage !
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